Le Têt, célébration phare du Vietnam, marque le passage à la nouvelle année lunaire. Cette fête ancestrale, riche en traditions et coutumes, dicte des comportements spécifiques à adopter ou à éviter pour s’assurer prospérité et bonheur. Plongeons au cœur de ces pratiques séculaires qui façonnent l’identité culturelle vietnamienne et créent une atmosphère unique mêlant joie, harmonie et espoir.
1. Traditions observées
1.1. Régler les dettes pré-Têt
1.2. Échange de « l’argent porte-bonheur »
1.3. Échange de cadeaux
1.4. Acquisition et port de vêtements neufs
1.5. Sourire comme coutume
2. Traditions évitées
2.1. Éviter les conflits et les paroles malheureuses
2.2. Interdiction d’actes cruels envers les animaux
2.3. Éviter le balayage de la maison le premier jour de l’année
2.4. Ne pas porter de vêtements noirs ou blancs
1.
Traditions observées
1.1. Régler les dettes pré-Têt
À l’approche du Têt, solder ses dettes et restituer les objets empruntés revêt une importance capitale. Cette tradition incarne la croyance profonde qu’entamer une nouvelle année sans le fardeau des obligations financières est source de chance et d’harmonie. En apurant ses comptes, on s’offre un nouveau départ, libéré des entraves du passé. Ce geste symbolique fort permet de tourner sereinement la page et d’aborder l’avenir avec optimisme et légèreté.
Les Vietnamiens accordent une grande importance à cette pratique, considérant qu’elle permet de purifier non seulement leurs finances, mais aussi leur esprit. C’est l’occasion de faire un bilan, de clarifier ses relations et de renforcer les liens sociaux en honorant ses engagements. Cette tradition reflète également les valeurs de responsabilité et d’intégrité profondément ancrées dans la société vietnamienne.
1.2. Échange de « l’argent porte-bonheur »
L’échange de lì xì, ces fameuses enveloppes rouges contenant de l’argent, constitue un moment phare du Têt. Lors des visites du premier jour, les adultes offrent ces précieux présents aux enfants, perpétuant ainsi une tradition porteuse de chance et de prospérité. Ce geste, bien plus qu’un simple don pécuniaire, symbolise la transmission de vœux bienveillants et la protection des aînés envers la jeune génération.
Le montant glissé dans ces enveloppes importe peu ; c’est l’intention qui prime. Les sommes sont généralement modestes, mais toujours composées de billets neufs, symboles de renouveau. Cette coutume renforce les liens intergénérationnels et participe à l’éducation financière des plus jeunes, leur enseignant l’importance de l’épargne et de la gestion de l’argent.
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L’échange de présents, particulièrement répandu dans la sphère professionnelle, joue un rôle crucial dans le renforcement des relations entre clients et entreprises. Des friandises, des chocolats ou encore des corbeilles de fruits soigneusement sélectionnés sont très prisés pour exprimer ses vœux de bonheur et de prospérité. Ces attentions, bien que parfois modestes, revêtent une valeur symbolique considérable.
Au-delà de leur aspect matériel, ces cadeaux témoignent de la volonté de cultiver des liens cordiaux et de partager la joie des festivités. Ils sont le reflet d’une société où les relations interpersonnelles et professionnelles sont hautement valorisées. Le choix du cadeau, sa présentation et le moment de l’offrir sont autant d’éléments minutieusement pensés pour véhiculer respect, gratitude et bonnes intentions pour l’année à venir.
1.4. Acquisition et port de vêtements neufs
Le Têt offre l’opportunité idéale de revêtir de nouveaux habits, souvent aux couleurs vives et joyeuses, symboles de chance et de prospérité. Les teintes éclatantes telles que le rouge, le jaune ou le bleu sont particulièrement appréciées pour leur symbolique positive. Porter du neuf lors de cette fête emblématique incarne un renouveau, un pas vers un avenir prometteur.
Cette tradition va au-delà de la simple apparence ; elle reflète un état d’esprit, une volonté de se présenter sous son meilleur jour lors des retrouvailles familiales et amicales. C’est une manière de faire honneur à ses proches en soignant son apparence, mais aussi de manifester son optimisme et sa confiance en l’avenir. Le choix des vêtements, leurs couleurs et leurs motifs sont autant de messages subtils adressés à l’entourage et aux divinités, exprimant espoir et aspirations pour la nouvelle année.
Durant le Têt, le sourire s’érige en véritable institution. Considéré comme un puissant vecteur de positivité, il est encouragé non seulement pour soi-même mais aussi pour son entourage. Afficher une mine réjouie contribue à créer une ambiance festive et chaleureuse, propice aux célébrations et aux retrouvailles.
Cette coutume du sourire incarne la philosophie vietnamienne du bonheur partagé. Elle rappelle que la joie est contagieuse et que chacun a le pouvoir d’influencer positivement l’atmosphère autour de lui. Le sourire devient alors un langage universel, transcendant les barrières linguistiques et culturelles. Il est perçu comme une offrande bienveillante, un vœu silencieux de bonheur et de prospérité adressé à tous ceux que l’on croise. Cette tradition renforce le sentiment de communauté et de solidarité, si cher à la culture vietnamienne.
2.
Traditions évitées
2.1. Éviter les conflits et les paroles malheureuses
Pendant la période du Têt, il est primordial d’éviter toute forme de dispute et de propos négatifs. Les sujets sensibles, tels que la mort, sont strictement proscrits des conversations. Les querelles sont perçues comme de funestes présages, annonciateurs de discorde pour les mois à venir. La bienveillance et la retenue sont donc de mise, créant une atmosphère empreinte de sérénité et d’harmonie.
Cette tradition reflète la croyance profonde que les premiers jours de l’année influencent le cours des mois suivants. Ainsi, en cultivant la paix et la concorde dès le début du Têt, on s’assure de poser les bases d’une année placée sous le signe de l’entente et de la prospérité. C’est également l’occasion de pratiquer le pardon, de laisser derrière soi les rancœurs de l’année écoulée pour aborder la nouvelle avec un esprit apaisé et ouvert.
2.2. Interdiction d’actes cruels envers les animaux
La tradition interdit formellement toute forme de cruauté envers les animaux pendant le Têt. Au contraire, elle prône des gestes de compassion, comme la libération d’oiseaux, un acte profondément ancré dans les principes bouddhistes de causalité et censé attirer la chance. Cette pratique symbolique reflète la volonté de répandre la bienveillance et l’harmonie dans toutes les sphères du vivant.
En faisant preuve de bonté envers les créatures, on espère s’attirer les faveurs du destin. Cette tradition va au-delà du simple geste ; elle incarne une philosophie de vie basée sur le respect de toute forme de vie. Elle rappelle l’interconnexion entre l’homme et la nature, encourageant une coexistence harmonieuse. C’est aussi une manière d’enseigner l’empathie et la responsabilité envers l’environnement, des valeurs particulièrement importantes à transmettre aux jeunes générations.
2.3. Éviter le balayage de la maison le premier jour de l’année
Selon les croyances populaires, balayer sa maison le premier jour du Têt porte malchance. Ce geste anodin en apparence risquerait de chasser la fortune et l’argent loin du foyer. Pour préserver la prospérité, il est recommandé de ne rien laisser tomber par terre et de maintenir chaque objet à sa place, afin de ne pas perturber l’harmonie soigneusement instaurée dans la maisonnée.
Cette tradition s’inscrit dans une vision plus large de l’habitat comme un microcosme reflétant l’ordre universel. En préservant cet ordre pendant les premiers jours de l’année, on espère influencer positivement le cours des événements à venir. C’est aussi une manière de montrer son respect envers les divinités et les ancêtres, dont la présence est particulièrement ressentie durant cette période. Cette pause dans les activités ménagères permet également de se concentrer pleinement sur les célébrations et les moments partagés en famille.
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2.4. Ne pas porter de vêtements noirs ou blancs
Le premier jour du Têt, il est impératif d’éviter les couleurs associées au deuil, comme le noir et le blanc. Porter des tenues sombres serait perçu comme un mauvais présage, une invitation au malheur. Pour conjurer le sort et attirer la chance, il est recommandé d’opter pour des habits aux teintes vives et joyeuses, reflets d’optimisme et d’espoir pour l’année à venir.
Cette tradition illustre l’importance accordée à la symbolique des couleurs dans la culture vietnamienne. Chaque teinte porte une signification profonde, capable d’influencer l’énergie et le destin. En choisissant des couleurs gaies et lumineuses, on manifeste sa confiance en l’avenir et son désir d’attirer les énergies positives. C’est aussi une manière de contribuer à l’atmosphère festive et joyeuse qui doit régner pendant les célébrations du Têt, créant un environnement visuel propice au bonheur et à la prospérité.
En observant cestraditions séculaires, le Têt au Vietnam s’impose comme une célébration empreinte de respect et de ferveur. Ces coutumes, profondément ancrées dans la culture vietnamienne, contribuent à créer une atmosphère unique, mêlant joie, harmonie et sérénité. Observer ces pratiques, c’est honorer ses racines tout en cultivant l’espoir d’un avenir radieux.
Le Têt devient alors bien plus qu’une simple fête : c’est un moment hors du temps, un point de bascule entre passé et futur, un instant suspendu où tout devient possible. C’est l’occasion de renforcer les liens familiaux, de renouveler les amitiés et de se projeter avec confiance dans l’année à venir. Chaque geste, chaque tradition porte en elle la promesse d’un renouveau et d’une prospérité partagée.
Pour le voyageur curieux, participer à ces célébrations offre une immersion unique dans l’âme du Vietnam. C’est l’opportunité de vivre de l’intérieur des traditions millénaires, de partager des moments authentiques avec les locaux et de comprendre en profondeur la richesse culturelle de ce pays fascinant.
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