Plongez au cœur de la fascinante culture vietnamienne à travers les lettres D, E et F, révélant un pays riche en histoire, traditions et diversité.
D comme delta
D comme Doi moi
D comme Dong Ho
D comme dragon
E comme Ernest Hébrard
E comme écotourisme
E comme ethnie
E comme « em ơi »
E comme encens
F comme Fête de la mi-automne
F comme Faifo
F comme flamboyant
F comme Francophonie
F comme famille
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D comme Dien Bien Phu
La bataille de Diên Biên Phu a marqué un tournant décisif dans l’histoire du Vietnam et du monde. Cette confrontation épique, qui s’est déroulée du 13 mars au 7 mai 1954, a scellé le destin de la guerre d’Indochine et accéléré le processus de décolonisation à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, cette vallée verdoyante dans les montagnes du nord incarne la résilience et la paix retrouvée. Les rizières luxuriantes qui s’étendent à perte de vue témoignent de la fertilité de cette terre autrefois meurtrie. Une visite à Dien Bien Phu offre une perspective unique sur un chapitre crucial de l’histoire, tout en célébrant la beauté naturelle et la culture des Thaïs Noirs qui y résident.
D comme delta
Le Vietnam est béni par la présence de deux deltas majestueux, véritables poumons écologiques et économiques du pays. Au nord, le delta du fleuve Rouge s’étend sur plus de 15 000 km², abritant près de 20 millions d’habitants. Berceau de la civilisation vietnamienne, cette région densément peuplée est le cœur battant de la culture traditionnelle. Plus au sud, le delta du Mékong déploie son labyrinthe aquatique sur plus de 40 000 km². Surnommé le « grenier à riz » et le « verger » du Vietnam, ce delta nourrit le pays et au-delà. Ces deux écosystèmes uniques offrent aux visiteurs un spectacle naturel éblouissant et une immersion dans la vie rurale vietnamienne.
D comme Doi moi
Le « Doi moi », ou « Renouveau », est la pierre angulaire de la transformation économique et sociale du Vietnam moderne. Lancée en 1986 par le Parti communiste vietnamien, cette politique visionnaire a propulsé le pays vers une économie de marché dynamique, tout en préservant ses valeurs socialistes. Cette réforme audacieuse a mis fin à une décennie d’isolement post-guerre du Vietnam, ouvrant la voie à une croissance économique spectaculaire. Le Doi moi a non seulement modernisé l’agriculture et l’industrie, mais a également encouragé l’entrepreneuriat et attiré les investissements étrangers. Cette politique a profondément transformé le paysage urbain, stimulé l’éducation et amélioré le niveau de vie de millions de Vietnamiens, tout en préservant l’identité culturelle unique du pays.
D comme Dong Ho
Niché dans le delta du fleuve Rouge, le village pittoresque de Dong Ho est le gardien d’un trésor artistique séculaire : les estampes traditionnelles vietnamiennes. Cet art délicat, transmis de génération en génération depuis le XIe siècle, est bien plus qu’une simple technique d’impression. Chaque estampe de Dong Ho est une œuvre d’art à part entière, réalisée entièrement à la main à partir de matériaux naturels. Le papier, fabriqué à partir d’écorce de dó, est enduit de poudre de coquillages pour lui donner sa texture unique. Les couleurs vives sont extraites de plantes et de minéraux locaux, créant une palette riche et éclatante. Ces estampes capturent avec finesse la vie quotidienne, les croyances et les aspirations du peuple vietnamien, offrant un aperçu fascinant de la culture rurale traditionnelle.
D comme dragon
Le dragon, créature mythique fascinante, est bien plus qu’un simple symbole au Vietnam. Il incarne l’essence même de l’identité nationale, enracinée dans le mythe fondateur du pays. Selon la légende, chaque Vietnamien descend de l’union d’un dragon et d’une fée, faisant de ce reptile légendaire le père de la nation. Contrairement à ses homologues occidentaux, le dragon vietnamien est une figure bienveillante, associée à la prospérité, la puissance et la sagesse. On le retrouve omniprésent dans l’art, l’architecture et même dans la géographie du pays, dont la forme sinueuse évoque un dragon s’étirant le long de la mer de Chine. Des poteries anciennes aux décorations modernes, en passant par les temples et les palais, le dragon veille sur le Vietnam, témoin silencieux de son histoire millénaire et gardien de ses traditions.
E comme Ernest Hébrard
Ernest Hébrard, architecte français visionnaire du début du XXe siècle, a laissé une empreinte indélébile sur le paysage urbain du Vietnam colonial. Pionnier du « style indochinois », Hébrard a su marier avec brio l’élégance de l’architecture française aux traditions esthétiques locales, créant ainsi une synthèse architecturale unique. Son chef-d’œuvre, le Musée National d’Histoire du Vietnam à Hanoï (anciennement Musée Louis Finot), incarne parfaitement cette fusion harmonieuse. Le bâtiment allie la symétrie et la grandeur de l’architecture française à des éléments décoratifs vietnamiens, tels que les toits incurvés et les motifs floraux. Cette approche novatrice a non seulement enrichi le patrimoine architectural du Vietnam, mais a également jeté les bases d’un dialogue interculturel fructueux entre l’Orient et l’Occident.
E comme écotourisme
L’écotourisme au Vietnam connaît un essor remarquable, offrant aux voyageurs une immersion authentique dans la culture locale tout en préservant l’environnement. Cette approche responsable du voyage s’inscrit parfaitement dans le paysage vietnamien, où les traditions agricoles millénaires côtoient une nature luxuriante. Les séjours chez l’habitant, pierre angulaire de l’écotourisme vietnamien, permettent aux visiteurs de vivre au rythme des communautés rurales, de participer aux tâches quotidiennes et de découvrir des savoir-faire ancestraux. Que ce soit dans les rizières en terrasses de Sapa, les villages flottants de la baie d’Halong ou les vergers du delta du Mékong, ces expériences uniques favorisent un échange culturel enrichissant tout en soutenant directement l’économie locale. L’écotourisme au Vietnam, c’est aussi la découverte de parcs nationaux préservés, la pratique de randonnées respectueuses de l’environnement et la participation à des projets de conservation, offrant ainsi une nouvelle perspective sur ce pays fascinant.
E comme ethnie
Le Vietnam est un véritable kaléidoscope ethnique, abritant pas moins de 54 groupes ethniques officiellement reconnus. Cette diversité culturelle exceptionnelle fait la richesse du pays, chaque ethnie apportant ses traditions, sa langue et ses coutumes uniques à la mosaïque nationale. Bien que les Kinh (Viêt) constituent la majorité de la population, les minorités ethniques jouent un rôle crucial dans le tissu social et culturel du Vietnam. Le Musée d’Ethnographie de Hanoï offre un aperçu fascinant de cette diversité, présentant artefacts, costumes et reconstitutions d’habitations traditionnelles. Pour une expérience plus immersive, les marchés ethniques colorés du nord du Vietnam, comme celui de Bac Ha ou de Can Cau, sont de véritables festivals vivants où se côtoient Hmong, Dao, Tay et bien d’autres, dans un tourbillon de couleurs et de saveurs. Ces rencontres interculturelles permettent aux voyageurs de découvrir la richesse des traditions ancestrales qui continuent de façonner l’identité du Vietnam moderne.
E comme « em ơi »
« Em ơi », cette expression chaleureuse que vous entendrez fréquemment lors de votre séjour au Vietnam, est bien plus qu’une simple interpellation. Elle incarne l’essence même de la convivialité et de l’hospitalité vietnamienne. Littéralement traduite par « petite sœur » ou « petit frère », cette formule reflète la tendance de la société vietnamienne à structurer les relations sociales sur le modèle familial. En utilisant « em ơi », le locuteur crée instantanément un lien de proximité et de bienveillance avec son interlocuteur, qu’il soit un ami proche ou un parfait inconnu. Cette pratique s’inscrit dans un système complexe d’adresses personnelles où l’âge, le statut social et le contexte déterminent le terme approprié à utiliser. Pour les voyageurs, entendre « em ơi » est souvent le prélude à une interaction chaleureuse, qu’il s’agisse d’un serveur attentif dans un restaurant ou d’un commerçant amical sur un marché. Cette expression incarne la philosophie vietnamienne selon laquelle chaque rencontre est une opportunité de créer des liens, faisant de chaque visiteur un membre temporaire de la grande famille vietnamienne.
E comme encens
L’encens, avec ses volutes parfumées s’élevant vers les cieux, est un élément omniprésent et fondamental de la spiritualité vietnamienne. Bien plus qu’un simple objet de culte, l’encens incarne le lien tangible entre le monde des vivants et celui des esprits. Dans les temples et les pagodes, les fidèles allument des bâtonnets d’encens pour honorer les divinités et les ancêtres, créant une atmosphère de recueillement et de sérénité. Mais c’est dans les foyers vietnamiens que l’encens joue son rôle le plus intime. Chhaque maison vietnamienne possède un autel dédié aux ancêtres, où l’encens est allumé quotidiennement pour maintenir le lien avec les générations passées. Les spirales d’encens suspendues, caractéristiques des temples et des maisons traditionnelles, peuvent brûler pendant des jours, offrant une protection spirituelle continue. La fabrication de l’encens est elle-même un art ancestral, transmis de génération en génération. Les artisans sélectionnent soigneusement les ingrédients naturels – bois de santal, écorce de cannelle, herbes aromatiques – pour créer des fragrances uniques. Visiter un atelier d’encens traditionnel offre une fascinante plongée dans ce savoir-faire millénaire, permettant de comprendre l’importance culturelle et spirituelle de cet élément essentiel de la vie vietnamienne.
F comme Fête de la mi-automne
La Fête de la Mi-Automne, ou Têt Trung Thu en vietnamien, est un moment magique qui illumine les nuits d’automne au Vietnam. Cette célébration ancestrale, deuxième en importance après le Têt (Nouvel An lunaire), se déroule lors de la pleine lune la plus éclatante de l’année, généralement en septembre ou octobre. Originellement une fête des récoltes, elle est aujourd’hui principalement dédiée aux enfants, symbolisant l’union familiale et la transmission des traditions. Les rues s’animent de défilés colorés où dansent dragons et licornes, tandis que les enfants paradent fièrement avec leurs lanternes artisanales. Les familles se réunissent pour admirer la lune, partager des histoires et déguster le traditionnel « gâteau de lune », une pâtisserie ronde fourrée de pâte de haricots, de graines de lotus ou de fruits confits. Cette fête est aussi l’occasion de perpétuer des légendes ancestrales, comme celle de Cuội, l’homme sur la lune, rappelant l’importance des valeurs morales et familiales. Pour les visiteurs, participer à la Fête de la Mi-Automne offre une immersion unique dans la culture vietnamienne, alliant tradition, gastronomie et moments de partage inoubliables.
F comme Faifo
Faifo, l’ancien nom de la charmante ville de Hoi An, évoque une époque glorieuse où ce port prospère était au cœur des échanges commerciaux et culturels entre l’Orient et l’Occident. Du XVe au XVIIIe siècle, Faifo était une plaque tournante du commerce international, accueillant des navires marchands du Japon, de Chine, des Pays-Bas et du Portugal. Cette confluence de cultures a laissé une empreinte indélébile sur l’architecture et l’atmosphère de la ville. Aujourd’hui, Hoi An est un véritable musée à ciel ouvert, son centre historique parfaitement préservé lui ayant valu son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les visiteurs peuvent flâner dans ses ruelles pavées, admirer les anciennes maisons en bois aux influences chinoises et japonaises, visiter les temples ancestraux et traverser l’emblématique pont couvert japonais. Chaque mois, lors de la pleine lune, la ville éteint ses lumières électriques pour s’illuminer de milliers de lanternes colorées, offrant un spectacle féérique qui rappelle la splendeur de l’ancienne Faifo. Cette ville-musée fascinante est un témoignage vivant de l’histoire riche et cosmopolite du Vietnam, invitant les voyageurs à un voyage dans le temps inoubliable.
F comme flamboyant
Le flamboyant, avec ses fleurs écarlates éblouissantes, est l’un des symboles les plus spectaculaires du printemps vietnamien. Chaque année, au mois de mai, ces arbres majestueux transforment les paysages urbains de villes comme Hanoï, Haïphong, Hué et Son Tay en véritables tableaux vivants. Originaire de Madagascar, le flamboyant (Delonix regia) a été introduit au Vietnam pendant la période coloniale française et s’est parfaitement adapté au climat tropical du pays. Ses fleurs d’un rouge intense, qui recouvrent entièrement la cime de l’arbre, créent un contraste saisissant avec le vert luxuriant du feuillage et le bleu du ciel. Ce spectacle naturel attire non seulement les photographes et les artistes, mais marque aussi profondément l’imaginaire collectif vietnamien. Les flamboyants sont souvent associés aux souvenirs d’enfance et à la nostalgie des années d’école, leur floraison coïncidant avec la fin de l’année scolaire. Pour les visiteurs, la saison des flamboyants offre une opportunité unique de découvrir les villes vietnamiennes sous leur plus beau jour, les allées bordées de ces arbres en fleurs devenant de véritables galeries d’art naturelles à ciel ouvert.
F comme Francophonie
Bien que le français ne soit plus la langue officielle au Vietnam depuis la fin de la période coloniale, son influence persiste et continue de jouer un rôle important dans le paysage culturel et éducatif du pays. Aujourd’hui, on estime à environ 600 000 le nombre de francophones au Vietnam, un chiffre modeste mais significatif. L’héritage francophone se manifeste de diverses manières : dans l’architecture coloniale qui orne encore les grandes villes, dans certains emprunts linguistiques, et surtout dans le système éducatif. Le français est enseigné comme langue étrangère à tous les niveaux scolaires, de l’école primaire à l’université. Le Vietnam est également membre de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 1970, témoignant de son engagement continu envers la culture francophone. Cette présence du français, bien que discrète, constitue un pont culturel précieux entre le Vietnam et le monde francophone. Elle offre aux étudiants vietnamiens des opportunités d’échanges internationaux et contribue à la diversité linguistique du pays. Pour les visiteurs francophones, cette familiarité avec la langue française peut faciliter les interactions et approfondir la compréhension mutuelle, ajoutant une dimension supplémentaire à leur expérience du Vietnam.
F comme famille
Au cœur de la société vietnamienne, la famille occupe une place centrale, constituant le socle sur lequel reposent les valeurs, les traditions et la structure sociale du pays. Cette importance fondamentale de la cellule familiale transcende les générations et les changements sociaux, restant un pilier inébranlable de la culture vietnamienne. La conception vietnamienne de la famille s’étend bien au-delà du noyau nucléaire occidental, englobant plusieurs générations et branches familiales. La piété filiale, ou le respect et la dévotion envers les parents et les ancêtres, est une vertu cardinale profondément ancrée dans la mentalité vietnamienne, influencée par les enseignements confucéens. Dans les zones rurales en particulier, il est courant de voir trois ou quatre générations cohabiter sous le même toit, chacun jouant un rôle défini dans le fonctionnement du foyer. Les personnes âgées sont vénérées pour leur sagesse et leur expérience, tandis que les plus jeunes sont chargés de prendre soin de leurs aînés. Cette structure familiale élargie fonctionne comme un filet de sécurité sociale, offrant soutien émotionnel, financier et pratique à tous ses membres. Les célébrations familiales, comme le Têt (Nouvel An lunaire) ou les anniversaires des ancêtres, sont des moments cruciaux qui renforcent les liens familiaux et perpétuent les traditions. Pour les visiteurs, comprendre l’importance de la famille dans la culture vietnamienne offre un aperçu précieux des valeurs qui façonnent la société, et peut enrichir considérablement leur expérience du pays.
De la bataille historique de Dien Bien Phu aux délicates estampes de Dong Ho, en passant par la diversité ethnique et l’importance primordiale de la famille, la culture vietnamienne se révèle dans toute sa richesse et sa complexité. Chaque aspect, qu’il s’agisse de l’architecture coloniale d’Ernest Hébrard ou des traditions séculaires comme la Fête de la Mi-Automne, raconte une partie de l’histoire fascinante de ce pays. Pour véritablement saisir l’essence du Vietnam, rien ne vaut une expérience immersive sur le terrain. Nous vous invitons à réserver un voyage sur mesure au Vietnam pour explorer par vous-même ces trésors culturels uniques. Laissez-vous guider par vos intérêts et vos passions pour créer un itinéraire personnalisé qui vous permettra de vivre le Vietnam authentique, au rythme de ses traditions millénaires et de sa modernité dynamique.
>> A suivre avec Abécédaire de la culture du Vietnam, de G à I, de J à L, de M à O, de P à R et de S à U.